Assurance du voyageur

Beaucoup de sites proposent des comparatifs entre les différentes agences spécialisées en voyages au long cours, cartes visa premium ou assureurs habituels pour des voyages de courte durée. Pour ma part, j’ai choisi Chapka assurance, mais c’est à chacun de faire son choix, en fonction de ses besoins.

Il n’y a pas de “mais”. Tu voyages, tu prends une assurance. Attention, dans la vie de tous les jours, je ne suis pas spécialement emballée, et j’y vois une arnaque fabuleuse pariant sur la paranoïa collective. Mais voyager, c’est vivre comme à la maison, mais dans un autre pays, avec d’autres façons de soigner, et d’autres tarifs. Et crois moi, même un rhume peut parfois coûter cher, au corps comme au porte-monnaie.

J’en fais le récit ici, pour une simple cystite pendant mon voyage aux USA, qui, je l’espère, achèvera de vous convaincre :

Deux semaines et demi de “disease” plus tard, me voilà à me décider, enfin, à me résoudre à me confier à une médecine locale, moi qui, comme certains d’entre vous le savent, ne supporte pas la proximité d’une unité médicale. Après quelques informations glanées sur internet, le prix pratiqué, la méthode utilisée et les soins apportés me font penser que je vais voir un marabout sortir d’un tipi avec incantations vaudou en supplément… Je n’étais pas loin de la réalité.

Donc, tu veux te faire soigner aux États Unis. Au milieu de presque rien à penser, puisque Bâton Rouge, la ville test, représente ce presque tout au centre de presque quelque chose -quelques bayous en somme.

Première étape : trouver une pharmacie. Ici, il s’agit de supermarchés avec un rayon pharmacie libre-service, où tu peux soigner presque tout ce que tu t’es diagnostiqué toi-même, et un rayon pharmacie prescrite, où les pills sont comptées et où si ton assurance ne te suit pas, tu as intérêt à n’avoir qu’une sinusite. Là, tu cherches si jamais il y aurait LA pilule miracle, mais comme tu en testes déjà depuis une semaine, tu n’y crois plus. Tu demandes à la vendeuse-pharmacienne où tu peux aller pour voir un docteur. Elle te regarde avec des yeux ronds, te demande trois fois si tu es sure d’avoir une assurance qui va prendre ton docteur en charge, si ce que tu as est vraiment si grave qu’il te faille un docteur et si tu ne veux pas attendre encore un peu, peut être que ça va passer … Rassurant. Elle finira par me donner l’adresse d’une clinique, la “Bâton Rouge clinique”, que je signale à mon assurance. Nous décidons de nous y rendre le lendemain matin.

Arrivées, nous avons l’impression d’être dans un hôpital en plus petit. Deux infirmières à l’accueil me demandent si j’ai un “appointment” ce à quoi je réponds non, un peu gênée. Elles pointent du doigt un téléphone à l’autre bout de la pièce, téléphone sur lequel il me faut composer un code interne pour en obtenir un. Je m’accroche à mon anglais pour répondre aux quelques questions de la standardiste au bout du fil, qui ne comprend pas mon absence de numéro d’assurance américaine, ni ma date de naissance, ni mon nom que j’épelle plusieurs fois sans succès. Elle fini par me donner un rendez-vous à 10h30, soit 45 minutes plus tard, au 2e étage, soit le 1er pour nous autres français. En sortant de la bâtisse, le temps de prendre un petit déjeuner, l’infirmière de l’accueil lève ses deux pouces en guise de victoire pour mon rendez-vous obtenu.

Nous mettons un certain temps à trouver le bon bureau où nous présenter, mais nous arrivons. Mon docteur a un nom italien. J’attends. J’ai tout noté en anglais sur un papier : mon assureur, le numéro où le joindre, mon numéro d’assurée, ce que je pense avoir, les symptômes et depuis quand je suis malade. J’avais peur que mon angoisse incontrôlable de la blouse blanche me fasse trop rapidement perdre le fil des mots en anglais dans ma bouche. Une infirmière au grand bureau de la salle d’attente me prend mon petit papier et me donne un petit formulaire à signer, qui me signale que la clinique se décharge de toute responsabilités blabla, sur 5 pages… Elle vient me voir sur mon siège d’attente 10 minutes plus tard en me disant qu’ils n’ont pas le matériel nécessaire pour envoyer les informations que demande mon assurance (soit une boite mail). Il faudrait que j’avance la somme et que je m’arrange avec mon assureur après. Mais ce ne sera pas très cher, seulement 1 000 dollars. Je ravale ma salive et dis juste : “I can’t pay”. Elle prend alors son téléphone, compose un numéro et dit “she says she can’t pay” puis raccroche et me dit que c’est bon, ils vont faire le nécessaire.

J’attends. Puis au moment où je n’attendais plus, une autre infirmière m’appelle. Je la suis dans une petite pièce, où elle me pèse et me mesure puis me pose quelques questions sur mes allergies et me demande enfin ce qui m’amène. Je sors mon antisèche et lui explique. Elle note soigneusement, disparaît une minute et réapparaît me disant que le médecin va venir. J’attends. La porte finit par s’ouvrir sur le médecin. Il me serre la main, me tend une plaquette de six pilules et me dit “twice a day” puis, tel Zorro le vengeur masqué, disparaît dans la nuit.

Je n’avais plus qu’à récupérer mes affaires et m’en aller avec mes petites pilules, sans explication, sans rien. Le cœur un peu lourd, ne sachant pas ce que j’avais dans la main ni dans le corps… Ce médecin était un grand héros qui vous apporte des solutions miracle à 1 000 dollars les 2 minutes. Heureusement internet a fait le reste pour moi et m’a donné les explications nécessaires à me rassurer.

Je tiens à remercier la MAIF qui a payé pour cette aventure, ainsi que Clémentine qui m’a récupérée après cette rencontre du troisième type. Les médecines ont toutefois fait leur effet, je vais mieux et mes aventures peuvent continuer comme au premier jour.

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