NOLA pour les intimes

Il est impossible de prendre des photos ici… Le temps défile tellement vite devant toi, et chaque instant semble si unique. Les rencontres s’enchaînent et sont simples et agréables, les gens sont tous fascinants, ils ont tous gagné des grannys ou vendu des tableaux incroyables. Et la musique ne s’arrête jamais. Ce soir nous avons été dans un bar où le chanteur ukrainien a emporté la salle dans une vague de swing et de musiques de l’est emmagasinées sous le toit de chaume si fragile de ces petites bicoques colorées alignées le long des rues noires de monde. Puis tout se continue dans la rue. Les voisins n’habitent pas ici. Ils sont tous parti plus loin. Il y a un espace pour chaque instant.

Un instant, nous avons mangé mexicain en buvant des frozen margueritas au flying burrito et refait le monde avec la serveuse, avec Josh et son ami Brian, qui sortait d’une pochette surprise comme la reine d’Angleterre l’aurait fait de la Tamise. Il a suffit qu’il ouvre la bouche pour que l’anglais soit cette langue que l’on utilise pour se dire tant de choses qu’on ne peut se dire normalement. Nous avons tant échangé ce soir, que je ne saurais raconter comment on a pu s’en arrêter.

A ce moment précis, entre deux caméras et Dieu, nous avons été jouer quelques morceaux chez Brian pour créer le show que nous présenterons demain après midi dans les rues du French Quarter, un peu comme si de mardi où nous rencontrions nos premiers musiciens de rue, nous étions passées vendredi à ceux qui animent le touriste avec de la song à donner au plus offrant.

Puis le temps de retrouver le Frenchman street barathon, une bière ou deux au 13 avec le test du cube et de l’échelle, puis notre fameux ukrainien, avec la question sur le sens de la vie à laquelle on ne peut répondre, puis Margerie, et cette maison indescriptible, qui sentait à la fois la liberté et le chaos. Une pièce vide, avec cet escalier de colimaçon en métal qui monte vers, on l’espère, un espace plus habité. Au milieu, une batterie, deux pianos et plusieurs claviers, et dans le fond, une longue table, avec un bougeoir et des cloches de verre remplies de fleurs. Un jeune homme gouffa sur la tête, que tout le monde dans la ville connait, et celui qui nous accueille qui semble manquer de drogue, fument un pur, puisqu’ici c’est comme ça qu’on les fume, et nous parlons de l’Amérique, en français, avec Margerie, pour changer, pour expliquer en native ce que sont les USA pour nous, pour retourner vers nos racines peut être. Plus tard, le jardin, derrière la maison, avec ses goldfishes, et ses plantes tropicales, où nous ne terminons jamais le jeu du chien qui dort dans mon… et où deux clans se formeront autour de “in 20 years, better or worse ?”. Je ne comprends toujours pas pourquoi je suis la seule dans l’équipe du drogué…

Et comme mon cheval de bois qui se balance sur son étagère, nous rentrons dans cette fameuse décapotable, le nez au ciel, dans les étoiles, en chantant “Halleluya” à tue-tête, sans se soucier du reste du monde, après en avoir tant parlé.

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